Vivre dans le présent, ou le moment présent. Ces quelques mots résument le travail que je fais sur moi-même depuis maintenant plusieurs semaines.
Et s’il y a une chose que je comprends au fur et à mesure, c’est que c’est très certainement un des travails les plus compliqués que j’ai eu à faire sur moi, si ce n’est le plus compliqué.
Car vivre dans le présent ne consiste pas à se plonger dans le film qu’on est en train de regarder, ou dans le livre qu’on est en train de lire et d’en rester là, et de se dire qu’on vit le moment présent.
En réalité lorsqu’on parle de vivre dans le présent, il est question de s’ancrer dans le présent en permanence et de se ramener systématiquement lorsqu’on part soit dans le passé, soit dans le futur en fonction du passé.
J’ai pu comprendre, en écoutant le travail de personnes compétentes, à quel point ne pas s’ancrer dans le présent peut en réalité profondément nuire au futur, et même le condamner.
Parce que nous les humains avons une sale manie : Nous construisons notre futur avec nos angoisses et traumas passés. C’est systématique. Involontaire, inconscient…. Mais systématique.
Ce passé va créer tout un tas de croyances limitantes, des croyances totalement erronées nous concernant. Ce qui veut dire que pour construire l’avenir, il faut déconstruire le passé, l’analyser, en terminer avec tout ce qu’il a pu construire de faux, afin de nous libérer pour pouvoir nous ancrer dans un présent qui lui, finalement, est totalement neutre.
Et c’est de là que vient notre futur. Le vrai futur. Le nôtre, pas celui qui a été déssiné par les actes des autres.
Il vient de ce présent totalement neutre, dans lequel nous sommes libérés d’un passé anxiogène, limitant et condamnatoire. Ce passé qui n’est le fruit que d’une construction sociétale, éducative, parentale.
Bien évidemment, il faut comprendre qu’il n’est pas question de rayer le passé de nos têtes, parce que ce n’est pas possible. Il est question ici de faire autre chose de ce futur, que quelque chose qui nous condamnent et qui nous limitent parce qu’il sera le fruit du passé.
Il est question plutôt de le transformer en force, en leçon de vie qui va nous libérer. Cependant, ça ne vous réconciliera peut être pas avec les personnes qui vous ont traumatisé et d’ailleurs personne ne vous y oblige. Contrairement à ce qui est véhiculé, on peut être en paix avec un « je ne veux pas de toi » et un « je ne te pardonne pas », si votre notion du refus du pardon consiste à vous dire que vous ne voulez plus jamais voir quelqu’un ni même lui laisser la moindre petite chance d’être dans votre vie et que vous pouvez vivre en paix avec ça.
Ce dont il est question ici, c’est de prendre conscience que les jugements, les condamnations et toutes ces choses blessantes que vous avez subi des autres, ne sont que leur vérité, mais pas LA vérité.
Le plus souvent la vérité des autres va consister à effacer complètement votre réalité, même votre existence et votre légitimité à exister. Ils vont donc se mettre à projeter sur vous tout un tas de choses, qui seront en lien avec leur vision du monde.
Par exemple, beaucoup de parents vont être dans la surprotection de l’enfant. Cependant, il a été compris qu’en réalité le parent ne cherche pas qu’à protéger l’enfant, il cherche à se protéger lui-même aussi de potentielles souffrances et autres sentiments négatifs, comme la peur.
Et parce que cet adulte n’est pas capable de travailler sur lui-même pour comprendre qu’il ne peut pas empêcher l’enfant de vivre et que c’est à lui de travailler ses émotions, ses sentiments, ses peurs etc pour ne pas les infliger à l’enfant, Il va empêcher son enfant de vivre et de se réaliser.
Ce qui en bout de ligne donnera quelque chose d’assez dévastateur, puisque l’enfant une fois adulte va devoir, lui, faire ce travail de déconstruction, comprendre que les sentiments des adultes sont leurs sentiments, qu’à force que ce soit râbaché il en a fait des peurs personnelles et qu’il doit se libérer de ses peurs personnelles qui ne devraient pas être là, parce qu’en réalité, ce ne sont pas les siennes. D’où, les croyances limitantes qui en découlent. Et elles peuvent avoir d’autres origines, ces croyances limitantes, bien entendu.
Et si cet enfant devenu adulte ne parvient jamais à déconstruire tout ça…. C’est un adulte qui ne comprendra jamais qui il est. Combien d’adultes aujourd’hui, ne se réalisent pas à cause de ces constructions parentales, sociétales ? Des tas. Beaucoup trop.
Comme dit, il peut y avoir plein d’autres raisons à la présence de croyances limitantes, il y a aussi des raisons qui font que vous avez par exemple une faible estime de vous-même, un manque de confiance en vous.
Ce que j’essaie simplement d’expliquer c’est que toutes ces choses là ont pour origine le passé. D’où l’importance de le déconstruire, de l’analyser, c’est un travail qui est difficile et douloureux. Mais pour déconstruire l’image qu’on a de nous, il faut forcément faire ce travail de fond.
Ce travail de fond est vraiment obligatoire pour pouvoir prendre conscience de l’être que nous sommes dans le présent, de toutes les capacités que nous avons et de tous les moyens dont nous disposons pour nous réaliser pleinement. La conscience de notre être passe immanquablement par la destruction de ce qu’on nous a fait croire que nous étions, volontairement ou non.
Vivre dans le présent, c’est libérateur. Tout simplement parce qu’on peut régler bon nombre de soucis qui ont créer des angoisses, des craintes, que nous allons projeter dans le futur.
Ce n’est pas quelque chose qu’on fait volontairement, mais c’est par contre quelque chose qu’on fait systématiquement tous, de se servir du passé pour angoisser concernant le futur. Seulement il est vrai et ça a déjà été dit par bon nombre de personnes, qu’en réalité il n’est pas du tout pertinent de projeter le passé dans l’avenir, sachant que le présent va être là pour justement construire cet avenir. De façon tout à fait logique, il n’y a aucune raison que votre futur soit gâché, ou se passe mal, si vous êtes ancré dans votre présent et que le passé est une chose réglée.
Je ne suis pas en train de dire qu’on ne commet plus d’erreurs et qu’il ne se passe rien de négatif dans le futur, mais en tout cas c’est un futur qui est certainement très différent de ce qu’il aurait été s’il avait été construit sur la base de votre passé traumatisant ou problématique.
J’ai tenu à écrire cet article parce que j’ai très souvent entendu que pour vivre dans le présent, il fallait oublier le passé ou le laisser de côté et en réalité, c’est tout le contraire. Il faut l’affronter et régler ce qui en a fait partie. Parce qu’il a construit l’être que vous êtes dans le présent, et ça, vous ne pouvez pas l’oublier ni le mettre de côté, surtout pas s’il n’a rien à voir avec ce que vous devriez être.
J’ai tellement retourné ça dans tous les sens dans ma tête, pour essayer de trouver une logique à cette phrase qui explique qu’il faut oublier le passé et le laisser derrière soi.
Et j’en arrive toujours là : Oui le laisser derrière soi est possible, à la seule condition d’avoir travaillé dessus, sinon il continuera de nous hanter, d’avoir des effets indésirables, un peu comme un médicament qui finalement n’était pas bon pour nous.
Ça fait des semaines maintenant que je fais le point sur un passé, sur ce qu’il a fait de moi, sur ce que les personnes qui m’ont entourée de près ou de loin ont fait de moi. Je suis quelqu’un qui travaille beaucoup sur elle-même, et je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de croyances limitantes, de croyances totalement erronées.
Je me rends compte que la colère vis-à-vis de ceux qui m’ont infligé ces traumatismes est toujours vive. Tout simplement parce que plus j’avance et plus je prends conscience des dégâts véritables qui ont été occasionnés sur mon existence. Même si je comprends que dorénavant mon présent va davantage m’appartenir et me permettre de construire le futur qui va me correspondre…. Je comprends ceux qui ne pardonnent pas. Je comprends ceux qui continuent de dire que malgré qu’ils vivent, ils n’arrivent pas à accepter de nouveau certaines personnes dans leur vie et qu’ils ne pourront jamais le faire. Parce que j’en suis là moi aussi.
Je m’atèle aussi à systématiquement me ramener dans le présent, lorsque je me rends compte que j’ai tendance à vivre des angoisses qui n’ont pour source que le passé. Ça m’oblige à me concentrer très fort, et c’est même très dur de me ramener systématiquement dans le présent. De me dire tout le temps « Non, le futur ça peut pas être ça, parce que ça c’est une angoisse due au passé et elle conditionne ta vision du futur, reviens au présent » et je me rappelle d’où vient l’angoisse, qui l’a crée et pourquoi. Parce qu’il y a ça aussi, le fait que comprendre, avoir conscience, ça n’empêche pas qu’on a l’habitude de voir le monde comme ça, de se voir comme ça, et que cette habitude, il faut l’arrêter. Et le cerveau…. Cet outil merveilleux, mais éternellement, terriblement chiant. Des fois, je voudrais me l’enlever.
C’est pas fun. Non. C’est même épuisant.
J’avance. Et comme dit plus haut et je suis vraiment très sincère quand je dis ça, c’est le boulot le plus difficile que j’ai jamais eu à faire, parce que je n’avais pas idée de la taille du travail et de sa durée réelle.
Vous l’aurez compris : Non, vivre dans le présent, ça ne veut pas dire oublier le passé, ça ne veut pas dire de temps en temps je regarde un film et je me concentre dessus (même si le faire aide et fait du bien, je vous l’accorde, c’est super positif). Vivre dans le présent, c’est guérir du passé, prendre conscience de soi et aller vers son véritable avenir. C’est finalement faire des projets que vous n’auriez jamais fait, ni même envisagés sauf pour vous dire à quel point ça n’est soit disant pas fait pour vous….
J’espère que cet article vous aidera un peu et je vous souhaite bon courage dans ce travail que vous allez peut être entamer un jour, qui consistera à vivre dans votre présent.
Bonjour Angellyca,
Cet article est magnifiquement bien écrit, c’est clair, c’est propre, du bon travail, comme toujours! 😉
J’ai attentivement lu cet article puisque moi aussi j’essaye de me concentrer sur le présent. Grace à vous j’ai les outils pour avancer, cela ne sera pas simple mais au moins je sais vers quel chemin me rendre.
Décronstruire le passé pour le comprendre, et le réglé, voilà le programme des prochains mois! ^^
Merci pour vos précieux conseils, à bientôt!
Fabien
Bonjour Fabien 🙂
Merci beaucoup pour votre commentaire, ça me fait plaisir de savoir que j’ai pu vous aider un peu et merci également pour vos gentils compliments 🙂
A bientôt ! 🙂